En ce moment, pas moyen de passer à côté du “phénomène” (créé, entretenu, épongé, pressé) 50 Nuances de Grey… Après les bouquins, les sextoys et autres accessoires dérivés, voilà le Film (qui sert pour l’occasion à en remettre une couche sur les accessoires, etc…).
Depuis sa sortie, on peut entendre et lire essentiellement 2 types de critiques : les descentes en flèche (la majorité d’ailleurs) et quelques avis positifs (plus rares…). Globalement, à la lecture de ces critiques, on se demande parfois ce qui motive leurs auteurs en dehors du fait de faire du contenu et de surfer sur le buzz !…
Nous nous sommes livrés pour notre part à une petite expérience : Coquine avait dévoré les 3 tomes, quand à moi (Coquin), je n’avais volontairement pas lu ces bouquins, attendant les films. C’est donc un article à 4 mains liées que nous vous proposons cette fois-ci ! Retours croisés sur ce premier opus…
A chaud
Coquin : Dans sa globalité, je ne saurais dire si ce film mérite d’être vu au cinéma ou qu’on pourrait s’en contenter dans son canapé… Ce n’est clairement pas un grand film et le battage médiatique de la machinerie hollywoodienne n’est encore une fois, sans surprise, qu’esbroufe et poudre aux yeux pour engranger du fric… Et pourtant !
Oui, malgré tout, j’ai bien aimé ! Ou plutôt, j’ai passé un bon moment… Mais peut-être parce que je n’y suis pas allé en me disant “Allez, on va se mater un bon petit film ollé ollé, histoire de se titiller un peu les sens !…“. Du coup, je n’attendais pas les scènes torrides, et me suis surtout pris dans la construction de la relation entre les personnages et la découverte mutuelle des univers antagonistes d’Ana Steele et Christian Grey.
Coquine : Ayant lu les livres, j’étais forcement curieuse de l’adaptation cinématographique. Mais pour tout dire, j’y suis un peu allée en trainant les pieds au vu de toutes les critiques négatives… J’avais bien évidemment peur d’être déçue, les films n’étant souvent pas à la hauteur des livres dont ils sont tirés ! (vue le niveau de ces bouquins, pas de risque non plus de tomber de très haut…)
Cela dit, globalement, l’adaptation est plutôt bonne et assez fidèle, même si, comme je m’y attendais, ce n’est pas le film de l’année… La machinerie commerciale a bien fait son boulot, mais le phénomène est quand même disproportionné…
Scénario, scènes & acteurs
Coquin : Pas vraiment de surprise, le film suit son cours normal… C’est plutôt bien agencé et, même si personnellement j’aurais supprimé quelques scènes lambda au profit d’autres plus approfondies sur le personnage d’Ana Steele, je ne me suis pas ennuyé.
Pour ce qui est des acteurs, j’ai l’avantage de ne pas m’être imaginé les personnages… Donc pas de déception à ce niveau là… Dakota Johnson, mignonne, campe une Mlle Steele plutôt crédible pour un rôle de godiche pucelle attirée par le côté obscure de la fesse force. Jamie Dornan quand à lui, n’est pas aussi insipide qu’on le dit et, bien qu’un peu “gentillet”, incarne je pense au mieux le rôle pour lequel on l’a dirigé.
Au niveau des scènes, c’est là que je ne suis d’accord ni avec les critiques acerbes, ni avec les encenseurs ! (mode poil à gratter activé 🙂 ). On connait la trame de l’histoire, on sait où l’on va, et du coup, ce qui rend la chose intéressante, c’est le “comment” on y va. La matière !
Je dirais donc simplement :
Aux frustrés du cul et attentistes de la branlette qui ont détesté : Si cela vous a dérangé de n’avoir que 20 minutes de “fesses” sur 2 heures de film (critique récurrente) dîtes vous que le film valait peut-être que vous le regardiez en arrêtant de penser à votre braguette…
Aux coincés du coït classico-dominical qui n’ont pas aimé : Non, le BDSM ce n’est pas “le Mal”, ni une déviance… Et pour une fois il est intéressant que le sujet soit abordé (même si ce n’est pas parfait) à l’écran et adapté au grand public, ne serait-ce que pour montrer que derrière l’acte, il y a aussi surtout une recherche mutuelle de partage de plaisir. De fait, la relation devient plus importante que l’acte…
Et pour finir, aux mamans et Barbies encore rêveuses du Ken’s Phallus qui ont trouvé ça “trroooop bien” : C’est cool ! Le cinéma c’est fait pour rêver… Mais si vous pensez vraiment vous être payé une tranche de porno soft, dîtes vous surtout que vous avez assouvi quelques fantasmes de voyeurisme de la claquounette croupière à la feuille l’eau de rose !
Coquine : Côté dialogues, c’est sûr, c’est pas du Shakespeare ! Mais bon, quand on a lu les livres, on comprend qu’il est difficile de faire de la haute voltige orale alors que la base se satisfait de raser les pâquerettes…
En ce qui concerne les scènes, je ne comprends pas bien les critiques, ni des déçus qui espéraient pensaient (sans l’avouer) aller voir un film de “cul”, ni de ceux qui l’on trouvé au contraire trop X. Quand on a lu le livre, on sait très bien que ce n’est pas à la base un livre porno, mais plus basé sur la découverte et l’acceptation des pratiques sado-maso, d’une relation dominant/soumise. Alors on se doute bien qu’on ne va pas voir un Disney, mais de là espérer mouiller sa culotte, il y a de la marge… Les scènes un peu “chaudes” sont sensuelles, bien filmées et sans vulgarité. Sans dire que c’est du grand art, c’est quand même du bel érotisme. Ok, ça peut être dérangeant, gênant, mais le but c’est quand même de montrer cet univers…
Au niveau des personnages, Dakota Johnson correspond bien à l’idée que je m’étais faîte d’Ana Steele : la godiche banale mais pas dénuée de charme. Quand à Christian Grey en revanche, quelques petites déceptions : je l’imaginais plus “mâle”, plus dominant. Jamie Donan n’est peut-être pas tout à fait le stéréotype du mâle viril, mais bon, je ne lui en veux pas, il est pas dégueu quand même ! On en ferait bien son 4h 🙂
Au final
Coquin : Comme je l’ai dit au début, j’ai bandé passé un bon moment, et je pense que la plupart des critiques violentes qu’il subit ne sont pas méritées. Il y aurait certes bien des choses à redire (sur l’approche du SM, le traitement de fond de la relation, etc…) mais je pense qu’il souffre surtout de l’image Soft Porn du phénomène, au détriment de l’histoire et la complexité de cette relation passionnelle. Ok, c’est pas une histoire de Bisournous, mais faire une adaptation cinéma du sujet et la garder érotico-passable pour la société faussement puritaine bien pensante, pas si simple…
Coquine : Globalement, si ce n’est pour la musique qui est top, je ne suis pas sûr que le claquage de fesse mérite d’être vu sur grand écran, mais on passe quand même un agréable moment et le film a le mérite d’aborder une relation amoureuse en dehors du classique sans que ce soit déviant ni condamnable. De fait, il présente plus d’intérêt que les classiques récurrents à l’eau de rose tout aussi pensés pour être avant tout “bankable”…
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